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Protection-Gestion - Actions de débroussaillage - Chantier de bénévoles aux « Chaudrolles », près de Cognac, le 19 septembre 2015.




 





ORCHIDEES INDIGENES

PROTECTION ET GESTION



Chantier de bénévoles aux « Chaudrolles », près de Cognac
 le 19 septembre 2015.



Texte et Photos : Jean-Michel Mathé




Le samedi 19 septembre dernier, un chantier de débroussaillage a eu lieu sur le site « des Chaudrolles », commune de Saint-Sulpice-de-Cognac. Organisé par Laurence Caud (de la LPO, animatrice du site Natura 2000 de la vallée de l’Antenne) il a regroupé une douzaine de volontaires de la SFO-PCV et de Charente-Nature.



 

Le site de la vallée de l’Antenne (affluent de la Charente, rive droite) est complémentaire des sites natura 2000 qui recouvrent la quasi totalité du cours du fleuve en aval de Mansle jusqu’à l’embouchure. De nombreuses espèces animales et végétales justifient ce classement, comme les emblématiques Loutre et Vison d’Europe !

Le plateau calcaire des Chaudrolles se situe en marge de la Vallée de l’Antenne, qu’il domine à l’est. La pierre calcaire, du Crétacé supérieur, y a été exploitée depuis l’antiquité pour la construction (pierre de taille), dans des carrières en grande partie souterraines. La fin de l’exploitation, progressive au cours de la première partie du XXème siècle, a laissé le site à l’abandon, la nature reprenant alors ses droits avec un reboisement du plateau (Chênes pubescents, Chênes verts, trembles, Noisetiers…).

 Aujourd’hui, le plateau des Chaudrolles se présente comme un véritable « gruyère », truffé de galeries et de cavités souterraines, parfois immenses, avec une multitude de puits d’exploitation souvent cachés par la végétation.
La dangerosité potentielle du site explique la prise par la municipalité de Saint-Sulpice d’un arrêté en réglementant sévèrement l’accès. Les carrières sont également surveillées par le Conseil Général de la Charente, en liaison avec le BRGM, pour prévenir les risques d’effondrement au niveau de la RD 731 et du village. Un rapport datant du début des années 2000 a permis d’effectuer des travaux de consolidation de certains piliers souterrains.


Le calcaire, particulièrement drainant, a permis l’installation en surface d’une végétation méso-xérophile abritant de nombreuses plantes patrimoniales, dont l’Astragale de Montpellier et la Biscutelle de Guillon. Ces pelouses, ainsi que les sous-bois clairs, hébergent également un cortège important d’orchidées sauvages : différents Ophrys et Orchis, ainsi que le Limodore à feuilles avortées, la Dactylorhize de Fuchs, la Spiranthe d’automne…et surtout l’Orchis odorant (Anacamptis coriophora subsp. fragrans) dont c’est la seule station importante du département !



Les cavités elles-mêmes constituent un habitat remarquable pour de nombreuses espèces de chiroptères. L’inventaire initial (habitats naturels, faune, flore) justifie donc amplement l’inclusion du site au réseau Natura 200 ! Sans oublier son intérêt sur le plan de l’histoire locale.

Cependant, l’absence d’intervention humaine sur un tel milieu entraîne peu à peu une banalisation des habitats, par fermeture naturelle des pelouses, progression du couvert forestier…et donc perte de biodiversité.

C’est pourquoi, dans le cadre du Document d’Objectifs Natura 2000, une partie du site (parcelles communales et privées, ces dernières après autorisation donnée par les propriétaires) a pu bénéficier de travaux de réouverture à l’automne/hiver 2013/2014 (abattage de certains arbres et débroussaillement avec exportation des produits de fauche).

 Après deux années, une nouvelle intervention sur les mêmes parcelles s’est avérée nécessaire pour endiguer la reprise des ligneux. Ce qui a eu lieu le 19 septembre sous la forme d’un chantier de bénévoles.

Samedi 19, 10H, parking du stade de Saint-Sulpice : Mr Souchaud, Maire de la commune, accueille les participants de la SFO et de Charente-Nature. Un court covoiturage permet d’accéder au site, où Laurence Caud (LPO) explique la problématique de gestion du site et présente les parcelles sur lesquelles l’intervention va avoir lieu. Il s’agira de couper systématiquement tous les rejets de ligneux (Chênes, Noisetiers, et surtout Trembles…), ainsi que les ronciers, mais aussi de faucher les lambeaux de pelouses et les sous-bois clairs. Un travail auquel les bénévoles des associations sont bien rôdés, puisqu’ils organisent de tels chantiers plusieurs fois chaque année.





Deux secteurs de pelouses sont traités, l’un le matin, l’autre en début d’après midi. Avec le concours de plusieurs débroussailleuses thermiques le travail avance vite, les produits de coupe étant placés dans une benne mise à disposition sur le site par la Municipalité.






Il est alors possible d’intervenir sur d’autres secteurs, plus petits, en sous-bois et le long de cheminements séparant les anciens puits d’extraction, dans un paysage des plus original !

 





Quelques Spiranthes d’automne (Spiranthes spiralis, la dernière à fleurir de nos orchidées européennes), sont bien sûr épargnées !














Texte et photos, J-M Mathé, SFO-PCV




Voir aussi le CR publié sur le site web de la vallée de l’Antenne : http://valleedelantenne.n2000.fr/actualites/entretien-des-chaudrolles-un-grand-merci-aux-benevoles










 
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